dimanche 1 mai 2016

CHRONIQUE LITTERAIRE - Game Of Thrones, l'intégrale 2, Georges RR Martin #1



Aujourd’hui, je reviens pour vous parler du trône de fer, l’intégrale 2. Cette lecture m’a accompagné tout au long de mon mois d’avril, et m’a permis de voyager à nouveau à travers l’univers foisonnant des 7 couronnes. 
Je vais essayer, à travers cette chronique, d’évoquer 2 aspects essentiels dans cette intégrale 2 et pour se faire, je diviserais cette chronique en 2 parties.
Dans un premier temps, je suivrai le découpage effectué par l’auteur, en abordant les différents arcs narratifs, personnage après personnage. J’aborderai ensuite un thème qui me tient à cœur, les prophéties dans l’œuvre, et leurs conséquences pour les événements à venir.








L’évolution de l’intrigue à travers le regard de ses protagonistes

Commençons par nous intéresser aux différents arcs narratifs qui se développent dans ce roman.
Georges RR Martin, a décidé de nous dévoiler la suite des aventures de Westeros à travers les regards de Tyrion, Arya, Jon, Sansa, Bran, Catelyn, Théo, Daenerys, et enfin Davos. Ce parti pris de l’auteur présente deux intérêts non négligeables : l’alternance des chapitres faisant intervenir un personnage après l’autre, crée une tension narrative qui pousse le lecteur à toujours avancer plus loin dans le récit, afin de découvrir l’avenir de ses personnages préférés ; d’autre part, l’idée de suivre non pas un, mais une multitude de personnages principaux nous permet d’avoir une vision beaucoup moins manichéenne de l’univers, et de créer un lien affectif avec beaucoup plus de protagonistes.


Tyrion et Sansa : manigances à la cour du Roi Joffrey


Parmi les protagonistes choisis pour développer cette intégrale 2, l’arc narratif qui prédomine, tant sur le plan des stratégies qui sont développées, que sur l’importance des chapitres et de leur longueur est celui de Tyrion. Partant de ce constat, il est facile de réaliser que l’intrigue principale se centralise autour de Port Réal. On retrouve le Lutin, lors de son arrivée dans la capitale, avec pour lettre de cacher, une missive de Tywin, informant le conseil restreint et la reine régente Cercei de la nomination de Tyrion en tant que Main du roi pour suppléer à son père dans ses fonctions. Une lutte de pouvoir va alors s’engager entre le frère et la sœur, sur fond d’intrigues politiques, conduisant et l’un et l’autre à la terrible bataille de la Nera, qui verra s’opposer les forces des Lannister à celles du prétendant au trône Stannis Baratheon. Cette guérilla entre frère et sœur est l’occasion pour le lecteur de découvrir un peu mieux les membres du conseil restreint, et leurs manigances ; et de voir se profiler 2 mariages d’état, celui de Myrcella avec le Prince de Dorne, et celui de Margery Tyrrell avec Jeoffrey. Cet arc narratif m’a particulièrement séduite, car il s’articule à la manière d’un jeu d’échecs, où chacun des protagonistes va avancer ses pions à son tour. C’est aussi l’occasion de voir s’opposer des gouvernances très différentes, notamment à travers les prises de position respectives de Tyrion, de Cercei, ou bien même de Joffrey. Ces prises de position auront pour conséquence de voir gronder et monter la colère du peuple, et Georges RR Martin arrive, de façon très habile à nous montrer la puissance de la masse populaire.
Je raccrocherais à ce premier arc narratif, celui de Sansa, qui est tributaire du bon vouloir des Lannister, toute en introduisant la fraîcheur et la condition féminine qui ferait défaut à l’intrigue principale sinon. C’est bien Sansa, à travers son mélange de force, de fragilité et de resignance, qui incarne le modèle féminin de Port-Réal. J’ai aimé voir mourir l’enfant et émerger la jeune femme, au fur et à mesure de sa compréhension des arcanes du pouvoir.

Catelyn et Davos : les héros méconnus


Parlons maintenant de deux arcs narratifs, dont le choix des protagonistes m’a quelque peu intrigué. Je veux bien entendu parler des arcs respectifs de Catelyn et de Davos. Alors que le titre anglais de ce second tome préfigure une lute entre les rois, l’auteur choisit volontairement de ne pas suivre Stannis et Robb, mais de s’appuyer sur leurs plus fidèles défenseurs. J’ai trouvé ce choix particulièrement judicieux, car il permet de tourner autour les deux rois, sans pour autant être limité à leur périphérie directe. 
Le périple de Catelyn s’apparente à un véritable road trip. Tout d’abord conseillé en chef de son fils, elle va le suivre dans les guerres qui écartèlent le Conflans, et retrouver ainsi le Viveaigues de son enfance. Ce retour aux sources est pour l’auteur, une façon détournée de nous montrer à quel point les choses changent, et les souvenirs d’enfance s’effacent au profit d’une réalité moins colorée. C’est une leçon assez amère, qui est pourtant apportée avec beaucoup de douceur, principalement grâce au personnage de mère courage qu’incarne Catelyn. La seconde partie du roman, voit notre héroïne du quotidien, s’ériger en stratège implacable, dont rien ne peut arrêter la détermination. Cette pugnacité à toute épreuve est renforcée par la rencontre de Brienne de Torth. Le tandem de ces deux femmes guerrières ainsi formé donne le sentiment de pouvoir renverser des états sur son passage. C’est également l’occasion de voir réapparaître Jamie, qui gagne en nuances et que l’on commence progressivement à apprécier au fur et à mesure que l’on découvre son histoire personnelle. C’est un des jolis renversements de situation dont seul Georges RR Martin a le secret, et qui nous rappelle encore une fois, que dans le trône de fer, rien ne soit jamais tout blanc ou tout noir. 

Quant à Davos, c’est à travers ses yeux que l’on va découvrir le personnage de Stannis, et entrer dans la bataille de la Nera. La vision du contrebandier sur son suzerain et maître, nous permet d’apprécier la pleine l’austérité du personnage, tout en la nuançant grâce à l’infinie tendresse que Davos éprouve à son encontre. Davos va également permettre d’introduire un personnage éminemment énigmatique, en la personne de Mélissandre D’AshaÏ. Cette prêtresse rouge, auréolée de mystères, semble avoir une influence importance sur les prises de position de Stannis. La magie qui l’habite, ne cesse de nous surprendre tout au long du roman, et laisse présager de rebondissements surprenants à l’avenir. 
Quand le tournant décisif de l’intrigue principale de ce tome 2 se met en place, la bataille finale, entre terre et mer, est décrite à travers l’expertise maritime de Davos. Ce point de vue éclairé permet d’apprécier cette bataille d’une façon tout à fait unique, et très originale.

Arya : l’errance dans le Conflans


Intéressons-nous maintenant à l’arc narratif narratif D’Arya. Même si les chapitres qui lui sont consacrés sont très nombreux, je dois dire que c’est le personnage qui a le moins réussi à capter mon attention. Sa combativité tout au long du roman est louable, mais ces pérégrinations sont assez cacophoniques, et ses objectifs, assez mal définis. Ballottée par le destin, elle hésite à se positionner alternativement en victime ou en bourreau, ce qui en fait un personnage difficile à cerner. Toutefois, les interactions qu’elle opère avec Jaqen H’ghar, m’ont énormément intriguée. Encore faut-il que je reconnaisse, que c’est plus le personnage de Jaqen que celui d’Arya, qui a suscité le gros de mon intérêt.

Bran, Théon et Jon : le nord terre de convoitises


Dirigeons-nous maintenant vers le Nord, ou trois arcs narratifs s’entremêlent. Je veux bien sûr parler de ceux de Bran, Théon, et Jon. 
Si la mise en avant de l’infirmité de Bran m’a parfois rebutée, à travers le côté démonstratif qu’en a fait l’auteur, j’ai en revanche extrêmement apprécié la finesse d’esprit et la justesse de jugement de cette enfant-loup. L’introduction des personnages de Jojen et Meera Reed, ainsi que le développement des capacités de zoman de Bran, on représentés une parenthèse empreinte de fraîcheur, au milieu de tous ces conflits politiques. 
On ne peut envisager l’évolution de Bran sans considérer celle de Théon parallèlement. L’opposition des deux protagonistes fait ressortir de façon encore plus criante les forces de l’un et les faiblesses de l’autre. Si Bran se révèle d’une maturité surprenante, Théon apparaît comme un éternel adolescent, incapable d’apprendre de ses erreurs, et perclus d’un orgueil sans limites. L’orgueil, et ses conséquences pour celui qui s’en rend coupable, c’est bien la diatribe que Georges RR Martin délivre aux lecteurs, à travers cet arc narratif.
Enfin, intéressons-nous au personnage de John, qui quitte progressivement l’adolescence, pour entrer dans son âge d’homme. Dans ce deuxième tome, Jon est un peu un champ en jachère. Il va évoluer étape par étape à travers les interactions et les échanges qu’il va avoir avec son entourage ainsi que les rencontres que le destin lui réserve. Progressivement, l’histoire des Autres et des sauvageons se met en place. Là encore, même si les révélations sont peu nombreuses, et si l’intrigue piétine un peu, on a le sentiment qu’une machine formidablement complexe est en train de s’assembler sur nos yeux pour livrer une vérité des plus effrayantes dans les tomes à venir. L’hiver vient…

Daenerys : Quarth et ses prophéties pleines de mystère


Je terminerai, en abordant l’arc narratif de Daenerys. La première partie du roman est une véritable traversée du désert, tant pour l’héroïne que pour le lecteur. Heureusement, l’arrivée à Qarth va réveiller tout le potentiel de cet arc. C’est la première occasion réelle pour la princesse Targaryen d’exercer ses capacités à gouverner. Elle va prendre pleinement conscience de la dangerosité du jeu dans lequel elle s’engage et de sa nécessité à développer ses compétences de négociatrice et ces armes de manipulation. Je retiendrais 2 choses de ce périple, la rencontre avec Quaithe, certes brève, mais pleine de questions pour l’avenir de la jeune reine et l’épisode à l’hôtel des Nonmourants, sur lequel nous reviendrons dans la partie concernant les prophéties.



2 commentaires :

  1. Salut !
    Analyse bien menée et très intéressante à lire. J'ai toujours eu tendance à me laisser guider au fil des chapitres dans cette saga, sans relier les arcs comme ça. C'est peut être aussi dû à la lecture de la version découpée en 15 tomes, il n'y avait peut être pas la même unité. Bref, tu m'as donné envie de relire tout ça =)

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  2. C'est toujours un vrai plaisir de replonger dans cette saga. Je vais publier une deuxième partie à la chronique, centrée sur les prophéties et les rêves de cette intégrale 2, en fin de semaine prochaine. Je trouve que cette aspect est très présent dans cette intégrale et plein de promesses pour les évènements à venir.
    Si tu est fan de la saga, je te conseil de jeter un oeil en librairie sur le hors série "les origines de la saga". Je suis en cours de lecture, et comprendre l'histoire d'avant GOT et comment s'articule la géopolitique des 7 couronnes, c'est très intéressant. En plus l'ouvrage en lui même est un vrai bijoux. Ca devrait te plaire.

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